NOS VALEURS, NOTRE ENGAGEMENT.
Défense des revendications et transformation sociale
Le syndicalisme a une double fonction, la défense des revendications des salariés et la transformation sociale, c’est à dire l’émancipation de l’homme et de la femme pour qu’ils puissent penser et agir sur leur environnement professionnel et être acteur de leur vie.
Le syndicalisme agit pour réduire les inégalités économiques et sociales, et pour permettre l’élévation du niveau de vie du plus grand nombre et prioritairement des plus démunis.
Le syndicalisme défend les revendications spécifiques de chacun tout en cherchant à dépasser la vision sectorielle pour unifier les préoccupations des salariés.
Indépendance
Le syndicalisme ne doit de compte qu’aux salariés. Il doit donc garantir son indépendance vis à vis, d’une part, des partis politiques, du gouvernement, du patronat, de la hiérarchie et du monde économique, d’autre part, de tout dogme politique, confessionnel ou philosophique.
Pour garantir son indépendance, le syndicalisme doit gérer ses moyens en toute autonomie.
Démocratie
La démocratie syndicale est le meilleur garant de l’indépendance des organisations syndicales. Elle doit permettre l’expression des sensibilités, d’aspirations et de revendications éventuellement différentes dans un esprit de tolérance. Le syndicalisme doit assurer le fonctionnement démocratique de ses structures afin que ses prises de décisions répondent le plus fidèlement possible aux aspirations, intérêts et revendications de salariés eux-mêmes. Il doit assurer la primauté du syndicat de base sur les structures fédérales ou confédérales.
Construire le meilleur rapport de force
Pour concrétiser les aspirations et satisfaire les revendications, le syndicalisme use des différents moyens dont la grève pour créer un rapport de force. La négociation permet alors de concrétiser les avancées obtenues. l’efficacité syndicale rend l’unité syndicale nécessaire, l’unité sans a priori ni exclusive.
C’est à partir de la défenses des salariés et de l’affirmation de leur citoyenneté dans l’entreprise et sur le lieu de travail que le syndicalisme contribue à l’avènement d’une société plus juste, plus humaine et plus démocratique. Cette société devrait permettre à chacune et à chacun, quelle que soit son origine, de grandir, de vieillir et de mourir dans la dignité sur une planète protégée des effets pervers des progrès techniques.
Dans ce cadre, la lutte pour la défense de l’environnement et un aménagement du territoire équilibré est un élément du combat des syndicalistes.
Le respect de l’intégrité physique et mentale de chaque être humain est une valeur fondamentale du syndicalisme, à ce titre il participe de la tradition humaniste.
Tous ensemble
Le souci de solidarité, de justice sociale et de tolérance, par le rejet de toute forme de discrimination raciale, de sexe, philosophique ou religieuse, ne se limite pas aux portes de nos entreprises. En revendiquant le droit à l’emploi, il met tout en oeuvre contre le chômage. En privilégiant l’intérêt général, en revendiquant une meilleure répartition des richesses et des revenus et en défendant le service public, il oeuvre pour la garantie d’un revenu suffisant afin d’offrir à toutes et à tous une vie décente, le droit à l’éducation, à la santé, au logement…
La charte identitaire de SUD PTT (adoptée en novembre 1999)
Nos objectifs
2) A cet effet, elle assure
- par une seule organisation fédérée, l'unité du personnel de la Poste et des Télécommunications, au travers de l'activité de ses adhérents et de ses élus, la défense des agents sanctionnés ou lésés à titre individuel ou collectif.
- l'information du personnel des PTT sur ses droits ainsi que sur la politique de l'Administration et les conséquences qui en découlent pour lui,
- l'élaboration, la mise en débat et la popularisation des revendications les plus aptes à solidariser les travailleuses et les travailleurs des PTT autour d'objectifs de changements réels des conditions de travail et de vie.
- la recherche sur le terrain, comme à tous les niveaux, des bases d'accord et d'unité les plus larges du personnel et des organisations syndicales permettant la construction de l'indispensable rapport de forces face à l'Administration.
- l'impulsion, l'animation et l'extension des mobilisations en participant et en s'appuyant sur les structures démocratiques (coordinations, AG décisionnelles, comités de grève, élections de délégués ... ) dont les travailleurs se dotent dans l'action pour contrôler son déroulement et renforcer son efficacité.
Lutte pour les revendications des travailleur-E-s
4) La mode actuelle des cercles de qualité, de la communication d'entreprise, de la concertation ne saurait le faire oublier: l'histoire des conflits sociaux n'est pas une longue suite de malentendus, mais la lutte entre des intérêts diamétralement opposés, où le rapport de forces est déterminant.
Même si pour nous la concertation et la négociation font partie intégrante de l'action, les luttes sont le principal moteur du changement, non la capacité de telle ou telle boutique syndicale à bien négocier, en connaissant à fond les dossiers, ou encore à s'auto-proclamer défenseurs exclusifs des travailleurs.
Lutte pour le changement social
6) Consciente de ne devoir qu'aux circonstances sa naissance fin 1988, la Fédération SUD n'entend pas réduire sa réflexion et son champ d'intervention à ce seul domaine professionnel, sous peine de tomber dans un syndicalisme de corporation.
7) La guerre économique dans laquelle le capitalisme est engagé exacerbe partout les impératifs de rentabilité, l'agressivité commerciale et l'esprit d'entreprise, basant la gestion des services publics en entreprises performantes sur l'unique critère de rentabilité économique et financière. Mais dans le même temps elle exclut toujours davantage de chômeurs, précarisant l'emploi, multipliant les attaques contre le pouvoir d'achat et les acquis sociaux des travailleurs.
De ce point de vue, la mise en place du marché unique européen pour 1993 n'est qu'une pièce dans le nouvel ordre économique mondial que le capitalisme moderne tente d'imposer au prix d'une misère grandissante des populations du Tiers Monde et de la destruction de l'environnement.
8) Au-delà des discriminations de statut, de nationalité, de race, de couleur ou de sexe entretenues par le système capitaliste pour diviser, morceler le monde du travail, la Fédération SUD affirme la communauté d'intérêts qui nous lie tous et toutes ensemble en tant que travailleurs : la nécessité de nous battre contre l'organisation sociale actuelle du travail (organisation hiérarchique, parcellaire et souvent aliénante) pour améliorer nos conditions de travail, de vie et plus largement la volonté de pouvoir maîtriser nous-mêmes, collectivement et démocratiquement, l'organisation du travail, de la vie sociale, le contenu et la répartition des richesses que nous produisons en fonction de la satisfaction des seuls besoins sociaux et écologiques des aspirations i individuelles et collectives : ce qui suppose de rompre avec les systèmes d'exploitation en vigueur dans le monde, à l'Ouest comme à l'Est.
9) C'est pourquoi la Fédération SUD se prononce pour une rupture profonde avec la logique capitaliste.
En cela elle inscrit son action dans la conception du syndicalisme défini en 1906 par la CGT dans la Charte d'Amiens qui assigne un double objectif et une e exigence pour le syndicalisme: défense des revendications immédiates et quotidiennes des travailleurs(ses) et lutte pour une transformation d'ensemble de la société, cela en toute indépendance des partis politiques.
Elle se reconnaît aussi dans l'apport pour le mouvement syndical par la CFDT des années 70, du projet de Socialisme Autogestionnaire comme objectif de transformation sociale.
10) Projet d'émancipation à terme des salariés et de l'ensemble de la société, le socialisme autogestionnaire n'est pas un projet figé; il doit être enrichi au fur et à mesure que s'expriment de nouvelles aspirations des salariés.
C'est aussi une conception d'ensemble qui détermine notre démarche syndicale au quotidien.
L'émancipation des travailleurs sera le fruit de l'action consciente, collectivement déterminée et mise en oeuvre, et librement consentie par les travailleurs eux-mêmes.
Indépendants mais pas Neutre
11) Si notre intervention se situe principalement dans le milieu du travail, elle s'exerce également dans tous les domaines de la vie sociale de par les conséquences qui en découlent sur les conditions d'existence des travailleurs. C'est à partir de cette conception globale de l'intérêt des salariés que SUD se réserve notamment le droit de porter tout jugement qu'il estime nécessaire sur les orientations, les décisions et les actions des différentes forces économiques politiques et des gouvernements.
12) Pour autant, la Fédération SUD, outil des travailleurs au service des travailleurs, organisation syndicale pluraliste visant à unifier les salariés pour la défense de leurs revendications, ne confond pas son rôle avec celui d'un parti politique. L'expérience le prouve: pour avoir aliéné leur indépendance au profit des gouvernements et des partis politiques, les grandes confédérations syndicales ont ces dernières années largement contribué à décourager, démobiliser et désorienter les travailleurs, affaiblissant ainsi considérablement leur capacité de riposte collective.
13) La Fédération SUD élabore ses orientations et détermine son action dans la plus totale indépendance vis-à-vis des organisations politiques, des gouvernements, de l'Etat, des groupes économiques et financiers, du patronat et des logiques que les uns et les autres véhiculent.
Elle entend en toutes circonstances demeurer auprès des travailleurs pour la défense intransigeante de leurs intérêts.
Solidaires...
18) La nécessité de la solidarité de l'ensemble des travailleurs quels que soient leur sexe, leur nationalité, leur couleur, leur race ou leur statut, ne relève pas du simple humanisme. Elle repose sur le constat que les travailleurs du monde entier produisent les bases matérielles de toute société, alors que partout dans le monde, même si les formes varient, ils se voient confisquer les fruits de leur travail.
19) Contre les lois du marché et la mise en concurrence qu'elles entraînent parmi les travailleurs, à travers l'information et le soutien actif que nous apportons aux luttes des peuples du Tiers Monde, des travailleurs à l'Est comme à l'Ouest, nous nous attachons à mettre en relief l'identité d'intérêts qui nous relie tous, et la nécessité de substituer une organisation sociale solidaire dirigée par les travailleurs en fonction de la satisfaction des besoins sociaux et écologiques à l'actuel gâchis parasitaire qui met en péril l'existence même de la planète.
20) La France exerce encore une domination coloniale dans un certain nombre de territoires (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, Nouvelle Calédonie,...). Nous devons soutenir tout particulièrement le mouvement de ces peuples pour leur émancipation et combattre toute politique allant à l'encontre de cette aspiration.
21) De même en France, le chômage massif, l'extension du travail précaire, les discriminations contre les femmes, le développement du racisme et de la xénophobie sont indissociables de la diminution du pouvoir d'achat, des baisses d'effectifs que nous vivons dans les services publics.
22) Notre conception de la solidarité nous amène à reconnaître l'oppression spécifique des femmes, non seulement dans la production (discriminations à l'embauche, au niveau des rémunérations....) mais dans l'ensemble de la vie sociale. C'est pourquoi nous sommes partie prenante à notre niveau des luttes menées contre les causes et les conséquences de cette oppression spécifique.
23) C'est pourquoi nous luttons au plan général :
- contre le chômage, pour la réduction du temps de travail, pour le partage du travail entre toutes et tous.
- pour la parité des salaires hommes/femmes, contre les inégalités salariales, contre la précarisation des statuts
- contre les discriminations envers les femmes, les immigrés, les jeunes, les handicapés.
- pour la défense et l'amélioration de la protection sociale.
- contre l'esprit d'entreprise, le corporatisme, le chauvinisme.
- pour une transformation des rapports sociaux.
au sein des PTT : - pour dépasser dans les mobilisations les limites catégorielles ou de statut, pour les créations d'emplois, pour l'amélioration des qualifications et des conditions de travail de toutes et tous, pour la progression du pouvoir d'achat avec priorité aux bas salaires, pour un statut unique du personnel des PTT.
Unitaires...
24) A cette fin, nous nous efforçons de développer une pratique de débats et d'actions en commun avec les travailleurs et les syndicats d'autres secteurs professionnels et d'autres pays, et nous ne nous résignons pas à rester une organisation non confédérée.
25) De même, la Fédération SUD n'a pas de l'unité une conception incantatoire. l'unité, c'est permettre qu'au-delà des différences philosophiques, morales, religieuses, politiques ou syndicales, l'ensemble des travailleurs se retrouvent dans l'action pour défendre ce qu'ils ont en commun.
26) C'est pourquoi, dans les mobilisations, SUD soutient sans disparaître toutes les pratiques d'auto-organisation permettant de dépasser les divisions syndicales (assemblées unitaires du personnel, élection de délégués, comités de grève, coordinations) .
et Démocratique...
15) Dans SUD, nous devrons veiller à ce que la liberté d'expression soit totale. Les décisions sont prises par les adhérents ou leurs délégués. Parce qu'il est en lien direct avec les travailleurs, le syndicat (ou à défaut le collectif est la structure politique de base de la Fédération. C'est à lui qu'il appartient de faire des propositions, d'être à l'initiative et d'évaluer, en fonction de sa réalité propre, le bien-fondé de la reprise ou non des décisions centrales.
16) Dans ses rapports avec les travailleurs, la Fédération SUD devra veiller à faire preuve d'une transparence totale, tant au niveau de son propre fonctionnement syndical que des éléments touchant à l'action revendicative (déroulement des grèves, état de la mobilisation..).Elle privilégie le débat et le travail de conviction pour rassembler le personnel. De façon générale, elle s'attache à permettre aux agents de se situer en toute clarté sur l'ensemble des questions les concernant sans qu'ils aient besoin de s'en remettre à des responsables.
17) L'information et la formation sont les nerfs du syndicalisme; par sa pratique démocratique, SUD entend favoriser une participation beaucoup plus large à la vie syndicale et un renforcement des capacités de mobilisation du personnel. C'est la condition pour développer la volonté de toutes et tous d'être les acteurs de la transformation.