Y’a-t-il des IP dans les casiers ?
La pub c’est sale !
Les Imprimés Publicitaires (IP), autrefois appelés PNA (Publicité Non Adressée), autrement dit les prospectus, la « pub », auraient du plomb dans l’aile. Les grandes enseignes commerciales se mettent au greenwashing en affirmant lutter contre le dérèglement climatique via l’arrêt des IP. Pas de scrupules pour faire venir des marchandises du monde entier ou de suremballer tous les produits, le principal, c’est cyniquement d’arrêter la pub papier… Pour la remplacer par de la pub numérique, car la pollution numérique (extractions des métaux rares, refroidissement des DATA center) ça compte pas… Parole de patrons : «l’écologie, c’est aussi du business ». Vous verrez, ils finiront par nous vendre nos propres étrons pour alimenter les méthaniseurs.
En 2022, le gouvernement lançait une expérimentation sur 3 régions, appelée OUI PUB. Le principe : inverser la logique de l’autocollant STOP PUB posé sur la boite aux lettres. Si tu veux des IP, il faut mettre l’autocollant OUI PUB. Résultat, le taux de boites aux lettres avec IP est passé de 75 % en moyenne à moins de 25 %. Anticipant l’extension de OUI PUB partout en France et le désengagement de certains annonceurs, La Poste a décrété intégrer ou réintégrer les IP sur les tournées de factrices et facteurs par vagues titanesques. Ci-dessous, les chiffres pour 2023 :
Voilà le plan. Qu’à terme, tous les IP aujourd’hui distribués par Médiapost soient transférés sur les tournées, comme c’est déjà le cas dans la plupart des zones rurales. Avec les milliers d’emplois équivalents venus de Médiapost ? Et bien non. Ces millions d’IP viendraient à peine compenser la sempiternelle «baisse du courrier»… La hausse du colis ? Circulez et livrez, y’a rien à voir. Attendons-nous dans les réorg’ à venir jusqu’en 2025 à ce flot incessant d’IP à gérer. Sauf qu’en zone dite « urbaine », la distribution ne se fait que rarement en voiture…
Et l’impossible devient possible !
Par le miracle des audits de prévention et autres évaluations des risques pro (pas plus pro que celui qui écrit ces lignes sait jouer de la cornemuse), les vélos électriques et les stabys seraient désormais des véhicules tout à fait adaptés à la double distribution courrier + IP. Comment ? Grâce à + de dépôts-relais et grâce à distri boucle, qui consiste à poser le deux-roues et distribuer à pied. Avant c’était « accidentogène » et désormais c’est validé… On est au bord d’écrire qu’on nous prend pour des…
Des IP ciblés, ça s’appelle un courrier affranchi non ?
On entend déjà la mélopée doucereuse patronale : «il n’y aura plus beaucoup d’IP avec OUI PUB, ne vous inquiétez pas, il ne s’agit que de 15 % de vos points de remise »… Répondons-leur que s’il faut distribuer précisément un papier non adressé à une adresse donnée, ça s’appelle un courrier affranchi, car ça demande du temps de travail de préparation et de tri.
SUD revendique :
→ Un calcul de la charge de travail revu largement à la hausse pour la distribution des IP (simple et double main), via une prise en compte d’un temps de travaux intérieurs à repenser avec OUI PUB. Dans les zones encore en STOP PUB, la pénibilité reste forte au vu des volumes brassés, d’où la nécessité de conserver des CHSCT !
→ Une clarification sur les moyens de locomotion pour distribuer des IP en + du courrier et colis. En voiture, comment éviter les doubles ou triples manipulations ? En staby ou vélo, ça reste casse-gueule, d’où la demande de maintien de zones « dédiées » quand les IP sont en masses, en piéton s’il le faut.
Que La Poste se mette à table !
HARO sur les tickets resto : depuis longtemps, La Poste octroie des titres restauration (tickets resto) aux factrices et facteurs. On leur préférera toujours une hausse de salaires, mais en attendant, ça met du beurre dans les épinards en ces temps de vache maigre. En panique financière pour atteindre le milliard de bénéf’ chaque année, la direction rogne de partout pour économiser.
Alors quels sont nos droits ?
C’est calculé au prorata des jours travaillés, c’est 25 euros par jour max, OK… Mais rien ne dit qu’il faille finir après 13h45 pour les avoir. Rien non plus ne dit que seule la méridienne de 45 minutes n’a valeur de coupure repas. Ça c’est La Poste qui s’invente des règles. Elle peut donc les changer. Une intervacation de 3H ou une pause de 20 minutes peuvent être considérées comme des pauses repas. Sans rapport de force, La Poste ne crachera pas le morceau ! Il n’en tient qu’à nous…
11H, l’heure du plateau-repas : tant qu’à perdre les tickets-repas, autant apporter les repas aux autres. Gagner des « parts de marché » sur les plateaux-repas apportés aux domiciles des personnes âgées, voilà la nouvelle lubie de La Poste. Dans des communes, les CCAS livrent les plateaux-repas. Parfois, des entreprises privées s’en chargent. La Poste se place entre les deux. Échange de mauvais procédés ; les mairies récupèrent (une partie seulement) des activités du Réseau pendant que La Poste cherche à récupérer l’activité des livraisons de repas. Sur Paris, via « saveurs et vies », la livraison de plateau-repas s’étend à vitesse grand V. Dans pas mal de régions, les directions vendent du rêve aux collectivités territoriales pour les livrer. L’addition sera salée si tout ceci ne génère pas de l’emploi mais tient lieu de vases communicants. Pour SUD, il faut respecter la recette à la lettre. Chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
AU PRINTEMPS 2024, SUD APPELLERA LES POSTIÈRES ET POSTIERS À SE SAISIR DE LA GRÈVE POUR REPRENDRE LE CONTRÔLE DE NOTRE OUTIL DE TRAVAIL ET PARTAGER LES RICHESSES !