Manifestation à 14h Place Lavalette (Musée de Grenoble)
Droits de femmes : Des siecles de combats !
Le 8 mars, ça vient d’où ?
Tout comme le 1er mai n’est pas la fête du Travail, le 8 mars n’est pas la journée de la femme ! Rendons à Clara Zetkin et aux femmes des quartiers populaires de Petrograd, en lutte le 8 mars 1917, ce qui leur appartient ! En août 1910, Clara Zetkin, militante du Parti social-démocrate allemand, propose à la conférence internationale des femmes socialistes, la création d’une « journée internationale des femmes », pour revendiquer le droit de vote, le droit des femmes au travail et, déjà, l’égalité salariale. En mars 1911, un million de femmes manifestent en Europe. Et le 8 mars 1917, les ouvrières des usines textiles de Petrograd (Saint-Pétersbourg) se mettent en grève pour réclamer le pain et la paix. Parties en manifestation elles vont entraîner avec elles des ouvrier·es d’autres usines. Sans le savoir, elles allaient initier la Révolution Russe ! Et c’est pour commémorer cette journée que le gouvernement soviétique décidera en 1921 que le 8 mars sera désormais la journée internationale des femmes.
Des luttes portées par les femmes
L’histoire est jalonnée par les luttes de femmes : les ouvrières de Petrograd sont dans la lignée des femmes de Paris, qui le 5 octobre 1789, marchèrent sur Versailles, pour réclamer du pain et la ratification de la Constitution, et emportèrent dans leur sillon 15 à 20 000 hommes de la milice nationale, journée prémice de la Révolution française. Et comme le disait Charles Fourier, socialiste utopiste du XIXe siècle : « Le degré d’évolution d’une société se mesure au degré d’émancipation de la femme ».
Cette journée du 8 mars n’est pas un cadeau fait aux femmes. Non seulement elles en sont à l’origine, mais aussi, et surtout les actrices. Il n’en reste pas moins que la lutte pour les droits des femmes et leur émancipation, c’est toute l’année !
Lutter pour s’émanciper !
La condition féminine a trop peu évolué entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle. Elle a même reculé sous le gouvernement de Vichy (1940-1944). L’avortement est par exemple puni par la peine de mort et l’idéologie officielle veut renvoyer les femmes dans leur foyer.Dans les années 1950, l’idéal féminin s’impose comme celui de l’épouse-mère-ménagère. Mais dans les années 60/70, des actions militantes vont bousculer cette représentation.
Lutter pour l’égalité !
Les avancées sont multiples et touchent différents domaines. Mais on ne peut toujours pas parler d’égalité réelle entre hommes et femmes. Dans le monde du travail, les femmes sont encore discriminées dans la progression de leurs carrières et victimes d’inégalité salariale ; elles sont moins représentées dans le monde politique. Cela aboutit à la naissance de nouvelles associations qui entendent lutter contre toutes les violences faites aux femmes (physique, psychologique, verbale, économique).
Lutter, partout dans le monde !
Le combat des femmes pour leurs droits est l’un des moteurs de l’actualité récente, droit à l’avortement en Argentine, condamnation de Weinstein, gratuité des protections hygiéniques en Écosse... De l’Islande au Brésil, en passant par la Pologne et les États-Unis, c’est une nouvelle vague féministe de portée globale qui est en train de secouer la planète. Elle fait sortir le loup du bois, et le sexisme latent s’affiche là où on ne l’attendait pas toujours. La chorégraphie des Chiliennes le 20 novembre 2019, vêtues de noir, un bandeau sur les yeux, un foulard rouge autour du cou, pour dénoncer l’état oppressif et leur slogan : « La coupable ce n’est pas moi, ni mes fringues, ni l’endroit... Le violeur c’est toi ! » est devenue un phénomène mondial repris à Paris, Barcelone, Bogota ou Mexico...
“On se lève, on se casse !”
Face à un monde patriarcal, capitaliste et anti-écologique, des voix de femmes se font entendre. Et elles doivent être puissantes ces voix, pour qu’on les écoute et pour résister, face aux injonctions au silence et aux dénigrements. La violence est systémique, aucun milieu n’y échappe : le sport, la littérature, le cinéma, les entreprises, les partis politiques, les associations, les syndicats… Dans une tribune Virginie Despentes résume cette violence en une phrase : « Où serait le fun d’appartenir au clan des puissants s’il fallait tenir compte du consentement des dominés ? ». Ces puissants savent faire bloc, se soutenir, se protéger pour rester du côté des dominants. Mais face à eux la colère monte, les dominé·es s’organisent, ne se taisent plus, ne s’effacent plus. La détermination de celles et ceux qui veulent que les choses changent est de plus en plus grande.