Mise en place des CSE
Suite à une décision unilatérale de la direction validée par une loi de novembre 2022, la Poste va passer aux Comités Sociaux et Économiques (CSE) au plus tard le 31 octobre 2024, malgré un bilan très négatif de leur mise en œuvre dans le privé.
Les CSE sont issus des lois Travail que nous avions combattues. Cette réforme des instances représentatives du personnel va avoir un impact profond sur les postier·es de toutes les branches.
En effet, vont disparaitre les 617 Comités Hygiène Santé et Conditions de Travail (CHSCT) et plus de 100 Comités Techniques (CT) pour être remplacés par 32 CSE d’établissements et un CSE central.
Pour rappel, les CHSCT sont les instances qui ont permis de ralentir et de stopper de multiples réorganisations à l’aide d’expertises et d’actions judiciaires initiées par vos représentant·es. Sans oublier leur rôle de lanceurs d’alerte pour tous les problèmes que rencontrent les collègues au quotidien.
Pensé pour les entreprises privées, le modèle en CSE n’est pas adapté à La Poste : les périmètres couverts par les CSE d’établissement sont considérables, couvrant plusieurs centaines de kilomètres, voire le pays, avec des effectifs pouvant dépasser les 10 000 personnes. De ce fait, la présence quotidienne des militant.es auprès des collègues ne sera prochainement qu’un souvenir, tandis que les futur.es élu.es seront perdu.es dans une succession de réunions interminables et coupées des réalités du terrain ! S’agit-il donc d’une forme d’inquisition ou une chasse aux sorcières, pour se débarrasser des organisations syndicales qui n’adhèrent pas au triste projet de la décroissance postale ?
La direction passe son temps à altérer les règles du jeu pour favoriser les organisations syndicales susceptibles de signer des accords, qu’elles soient représentatives ou non. A Sud, on ne vendra jamais notre signature. SUD est à ce jour le seul syndicat qui a contesté clairement la mise en place des CSE à La Poste, devant les sénateurs ou les tribunaux. Nous mettons l’emploi, les conditions de travail et les rémunérations au premier plan de nos revendications.
Distributions de tracts, visites de services, pétitions et prises de parole, qui font vivre le syndicalisme de proximité et permettent de créer du collectif et des rapports de force au bénéfice des personnels, risquent de disparaître progressivement.
De plus, des délais de prévenance de plusieurs jours sont imposés pour une visite de site « sauf urgence », mais qui décide de l’urgence notamment pour les accidents du travail ? La liberté de circulation des représentants du personnel fait peur aux directions. Nous devons combattre la dissolution du syndicalisme de lutte et d’opposition !
Quant aux parcours syndicaux qui cherchent à professionnaliser les représentants du personnel, SUD a toujours considéré qu’être syndicaliste n’était pas un métier et continue à porter le principe du « ni privilège, ni discrimination ».
L’obligation légale de La Poste en mode CSE est inférieure à ce qu’elle propose aujourd’hui, également en matière d’aides aux activités sociales et culturelles dont bénéficient les agents. Exigeons des budgets pérennes et conséquents !
Les futurs périmètres de vos représentants du personnel
Avec la mise en place des CSE évoquée précédemment, les « périmètres de compétence » de vos représentants du personnel vont être décuplés géographiquement. Nous peinions déjà pourtant à rendre visite à nos collègues dans les régions montagneuses des alentours en CHSCT, mais nous avions malgré tout une certaine connaissance du terrain. Espérons que les compétences de vos représentants augmentent autant que leurs périmètres.
A l’avenir, vos représentant·es du personnel auront donc en charge tout Auvergne Rhône-Alpes au courrier, Auvergne Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur au réseau. En PIC et aux services financiers, le CSE sera national. Encore quelques ordonnances Macron et on devra s’occuper de nos collègues des DOM-TOM.
Des élections sont prévues en octobre 2024 avec un niveau de complexité que La Poste n’a jamais connu. Cette fois encore les élections professionnelles se dérouleront par vote électronique. Nous avions déjà du mal à faire voter les agents de production dans les périmètres actuels, cela ne va rien arranger. On rappelle que les taux de participation se sont effondrés depuis l’avènement du vote électronique, avec même moins de 50% pour les dernières élections CA chez les employé·es du groupe.